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Clinatec l’avenir de l’humanité

A lire : 4 Articles qui ressortent avec la recherche de nom « Delgado » http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=recherche&recherche=+delgado

Extrait du pdf Clinatec : http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Clinatec.pdf

En réalité, Alim-Louis Benabid n’est pas l’inventeur de cette technique, contrairement à ce que laisse croire son abondant dossier de presse. Le Grenoblois a remis au goût du jour les expériences menées trente ans plus tôt par le physiologiste hispano-américain José Delgado. Puisqu’il ne le fait pas lui-même, rendons hommage au prédécesseur de Benabid.
À l’université de Yale, dès 1950, Delgado teste la « stimulation électrique du cerveau » chez l’animal et l’homme. D’abord avec des électrodes reliées à l’extérieur par des fils électriques, puis avec un appareil de son invention, le « stimoceiver », à la fois stimulateur cérébral et récepteur d’ondes, capable d’envoyer des impulsions au cerveau par commande radio. La plus fameuse prouesse de Delgado est l’arrêt d’un taureau en pleine charge par un signal radio. On sait moins qu’il manipulait couramment le comportement de singes. « Sous l’influence de la stimulation électrique, les animaux se comportent comme des jouets électriques, » écrit la journaliste du New York Times qui visite le labo de Delgado en 1970, décrivant des singes et des chats « télécommandés ». 24 Des expériences qui sont depuis poursuivies, notamment au Downstate Medical Center de New York, où John K. Chapin pilote à distance des roborats équipés d’électrodes cérébrales. 25 Delgado s’amuse aussi avec les humains, se plaisant à raconter le cas d’une patiente jouant tranquillement de la guitare, quand une impulsion de son « stimoceiver » l’enrage au point de briser son instrument contre un mur, ou celui d’une autre patiente, que la stimulation rend amoureuse de son thérapeute – le temps de
la séance -, ou encore celui d’un patient dont le poing se ferme automatiquement, sans possibilité de le rouvrir. « Je crois, docteur, que votre électricité est plus forte que ma volonté », dit-il à son médecin ravi. Delgado assure créer des hallucinations, comme l’audition d’un morceau de musique complet, ou la sensation de déjà-vu. Et de conclure que ses travaux « amènent à la conclusion déplaisante que les mouvements, les émotions, et l’humeur, peuvent être contrôlés par des signaux électriques et que les
humains peuvent être contrôlés comme des robots en appuyant sur des boutons ». Ce qui, en vérité, ne lui déplait pas du tout.
Dès 1970, le physiologiste américain envisage de traiter la maladie de Parkinson par une sorte de « pacemaker cérébral ». Ce que fera Benabid. À la différence de celui-ci, Delgado annonce la couleur : ce stimulateur permettra aussi, selon lui, de traiter l’anxiété, la peur, les obsessions, les comportements violents. 26 Ayant testé – avec succès – la stimulation électrique des amygdales pour diminuer l’agressivité d’un singe, il conclut : « certaines formes indésirables de l’activité cérébrale – par exemple liées à des
comportements agressifs ou antisociaux – pourraient être reconnues par l’ordinateur avant même d’atteindre la conscience pour déclencher la pacification du sujet. » Telle est la « société psychocivilisée » que Delgado appelle de ses vœux. 27 On comprend que ses travaux soient co-financés par le Pentagone (l’Office de recherches navales). Devant le Congrès américain, il déclare : « Nous avons besoin d’un programme de psychochirurgie pour le contrôle politique de notre société. Le but est le
contrôle physique de l’esprit. Chacun qui dévie de la norme donnée peut être chirurgicalement mutilé. L’individu peut penser que la réalité la plus importante est sa propre existence, mais c’est seulement son point de vue personnel. Même si cette attitude libérale est très séduisante, ceci manque de perspective historique. L’homme n’a pas le droit de développer sa propre façon de penser. Nous devons contrôler le
cerveau électriquement. Un jour, les armées et les généraux seront contrôlés par stimulation électrique du cerveau. » 28 Au moins Delgado assume-t-il ses convictions totalitaires – au point d’accepter l’invitation du régime franquiste à revenir travailler en Espagne en 1974, après avoir combattu auprès des Républicains
durant la guerre civile.